Une légende...

N'est pas membre du corps d'élite qui le veut en claquant des doigts, non !
Ce n'est pas en étant capable de repousser un assaut de moucheron à coup d'aérosol qu'on peut-être nommé "Dieu" ou encore "Maître", mais bien en montrant qu'on a un cerveau et qu'on sait s'en servir, de quelle manière que ce soit.
Et ça, Milana avait l'habitude de le faire savoir, même si elle n'en gagnait pas une certaine satisfaction personnelle, quoique...

En effet, même si elle n'appréciait pas spécialement le fait de se faire mousser devant des abrutis finis à l'huile de vidange, elle aimait savoir qu'elle n'avait pas atteint un tel degré de nullité en ayant prit cette voie, même si elle y a légèrement été forcée. Elle n'y pouvait rien, elle était destinée à devenir la garde du corps de sa petite sœur qui, il fallait bien l'avouer, n'était pas très destinée à tenir le rang et la place qu'elle occupe actuellement .
Cette idée ne la dégoutait pas plus que ça, et elle se contentait de cette vie qui lui convenait au final.

Milana était souvent à l'école du Prince d'acier quand elle n'avait rien d'autre à faire. Après tout, elle avait libre accès à la dimension qu'elle faisait visiter, et elle était surtout très respectée parmi les habitants, son tempérament sulfureux et surtout "dynamique" lui a valut le surnom de " Dyna ", comme pour " dynamite ".

C'était il y a quelques semaines, elle avait enfin accepté une mission de la part de sa petite sœur adorée et elle devait être très bien sapée, enfin, sapée comme une femme, pas comme à son habitude où l'on pouvait respirer la virilité (virilité dans un corps de femme) quand on se tenait près d'elle.
Ce fut la journée la plus prolifique en matière de boulet renvoyés aux vestiaires, et on pouvait encore l'entendre hurler à travers les couloirs:

« DÉGAGE MISÉRABLE INSECTE, OU JE TE PLANTE CE CANIF ENTRE LES OMOPLATES, T'AS PIGE ?? »

Ou encore:

« ENLÈVE TES SALE PATTES DE LA OU JE ME FERAIS UN PLAISIR D'EN FAIRE DES PRESSES-PAPIERS? C'EST CLAIR ????????????? »

On n'oubliera jamais sa douce voix mélodieuse qui était devenu une marque de fabrique à Teil: elle avait même lancé sans le vouloir une nouvelle petite révolution dans le monde des brutes: l'apprentissage du cris strident capable de faire peur à n'importe qui.